Connu également sous l’appellation « effet couronne » ou « effet de couronne », l’effet corona désigne un phénomène de décharge électrique partielle résultant de l’ionisation du champ avoisinant un conducteur. Il se produit généralement sur des niveaux de tension excédant les 200 kV, mais avec des conditions non favorables à la formation d’un arc.
L’effet corona se présente sous diverses formes : points lumineux bleuâtres, lignes lumineuses, ou encore une longue « gaine lumineuse » enveloppant les câbles électriques aériens sous haute tension. Le feu de Saint Elme, ainsi que les aigrettes lumineuses se formant au niveau des pointes métalliques (différents types de parafoudres, mâts, pics montagneux…), constituent également des formes naturelles de l’effet corona. Enfin, à noter que le principe de fonctionnement d’une lampe à plasma est aussi basé sur ce phénomène.
Invisible le jour
Le domaine de la lumière ultraviolette constitue le pilier de l’effet couronne. Raison pour laquelle, il est invisible à l’œil nu le jour. De plus, l’énergie qu’il diffuse à l’intérieur du spectre ultraviolet est inférieure à celui du soleil, d’où son absorption par l’énergie solaire. La nuit, seule une petite partie de l’émission est visible, ce qui génère les minuscules flammes bleutées au niveau des éléments métalliques saillants.
Effet corona et installations électriques
Décrit comme un bombardement ionique, l’effet corona est de nature à créer des dommages sur les installations électriques, qu’il s’agisse de transformateur, d’entretoises, ou encore de têtes de câble. Il crée alors divers éléments aux conséquences redoutables, pour ne citer que l’HNO2, l’HNO3 (poudre blanche constituée d’acide nitrique), le NH4, ou encore le NO3 (dérivé d’ammoniac). Les installations sont aussi sujettes à des dissipations d’énergie, ainsi qu’à des vibrations créées par des vents électriques. Un autre problème : la couronne électrique se voit aussi attribuer des nuisances sonores et des interférences qui ne sont pas sans conséquence sur la diffusion de signal radio et téléviseur. Néanmoins, l’effet corona constitue un défaut capacitif non accompagné d’échauffement. Pour le détecter, il faut alors passer par la thermographie infrarouge.
Traitement corona
L’effet corona constitue la base même du traitement corona. Il est alors créé via des dispositifs constitués d’une électrode, laquelle sera reliée à un générateur à haute tension alternative et à haute fréquence. La décharge électrique se produit alors au niveau de l’électrode, sous laquelle on fait défiler le support à traiter (plastique, verre ou métal). Objectif : la modification physique et chimique de la surface, afin de faciliter l’adhérence avec des éléments de revêtement (peinture, encre, colle…). L’on parle alors de forte oxydation de la surface du support, ce qui en décuple la tension de surface. Par ailleurs, contrairement au traitement plasma, le traitement corona peut laisser un effet visible sur la surface traitée. Un phénomène qui s’explique par la production d’ozone, puisque le corona évite l’élévation de température du support. Néanmoins, il s’agit ici de très faible altération de surface, puisque les propriétés mécaniques et électriques demeurent intactes. Pour parvenir à l’effet escompté, tout en préservant l’intégrité du support, le recours à des encres test, est ainsi recommandé lors dans le cadre d’un traitement corona.