La vérité n’est toujours pas faite sur l’assassinat de Grégory Villemin, un enfant de quatre ans mort noyé le 16 octobre 1984. 36 ans après l’horrible crime et des rebondissements ponctués d’erreurs judiciaires, peut-on dire que l’affaire Grégory connait aujourd’hui une nouvelle piste pouvant conduire à éclairer davantage les enquêteurs ? Nous vous invitons à découvrir plus de détails dans cet article.
Rappel des faits
Dans la soirée du 16 octobre 1984, Christine Villemin rentre à la maison avec son fils, Grégory Villemin. Alors qu’elle effectuait une séance de repassage et que son fils jouait dans la cour de la maison familiale, ce dernier sera enlevé. Alerté par la police, le corps du petit ne sera retrouvé et repêché que vers 21 h 15 en aval de Lépanges, à sept kilomètres du lieu d’enlèvement.
Le ou les coupables revendiquent le meurtre du petit à travers une lettre anonyme que reçoit la famille le lendemain du crime. Les parents du petit, Jean-Marie et Christine Villemin avaient reçu à maintes reprises des appels téléphoniques malveillants, puis trois lettres anonymes de menaces dont la dernière, en date du 17 mai 1983, stipulait : « Ceci est ma dernière lettre, vous n’aurez plus aucune nouvelle de moi. Vous vous demanderez qui j’étais, mais vous ne trouverez jamais ».
Les enquêtes menées n’ont concrètement pas abouti à dénicher l’auteur. Plusieurs membres de la famille ont été suspectés d’être la voix derrière les appels téléphoniques que les enquêteurs vont surnommer le « corbeau ». Mais les pistes n’ont pas été très concluantes. Cependant, Bernard Laroche, cousin du père de Grégory sera fortement soupçonné, mis en garde à vue puis libéré avant d’être tué par Jean-Marie Villemin, le père de l’enfant. La mère du petit, ainsi que Murielle Bolle seront aussi mises en cause avant de se voir relâcher. Par ailleurs, retrouvez encore plus d’actualités de ce type sur le Tribunal du Net.
De nouvelles pistes dans l’affaire Grégory ?
Le nouveau juge chargé de l’affaire, Dominique Brault, a procédé en décembre dernier à une série d’auditions de témoins, lesquels sont issus de Vosges et de l’entourage de la famille Villemin. Dans le même sillage, une expertise en stylométrie pour démasquer le ou les « corbeaux » est menée par un laboratoire suisse. C’est une première pour la justice française qui utilise cette méthode et espère obtenir des résultats concluants sur l’identité de l’auteur des lettres anonymes envoyées aux parents de Grégory. Les parents de Grégory ont émis aux dernières nouvelles une demande de nouvelles expertises visant à faire « une recherche d’ADN de parentèle » puisque les dernières pratiquées n’ont abouti à rien de concluant. L’autre alternative est celle de dresser le portrait-robot d’une personne à partir de matériel génétique.
Les espoirs du père de Grégory
36 ans après l’assassinat de Grégory et après 15 ans de silence, le père de Grégory alors emprisonné pour le meurtre de Bernard Laroche, sort de son mutisme et espère la vérité « dans un avenir pas trop éloigné » dans la postface du livre Me Thierry Moser, Parole d’avocat, sorti récemment aux éditions La Valette/Le Noyer Éditeurs.