Culture du chanvre : forte accélération en Europe

Les oppositions affrontant ceux qui sont en faveur et ceux qui ne sont pas en faveur de l’utilisation du chanvre, et du cannabis entre autres, à des fins thérapeutiques perdurent toujours. Mais, d’un point de vue économique, le chanvre industriel, et même le chanvre textile, au niveau européen serait peut-être une alternative à de nombreux agriculteurs qui font faillite. C’est également le cas pour les professionnels de santé qui auront l’opportunité de faire usage des composés actifs du chanvre dans certains traitements médicaux.

Où en est l’industrie du chanvre actuellement ?

Pour répondre à cette question, le premier point à aborder concerne la contradiction existant entre la législation française et la législation européenne sur la culture du chanvre et la commercialisation de ses produits dérivés tels que la fleur CBD, l’huile de chanvre bio, résine ou les e-liquides.

La loi française n’interdit en rien la culture du chanvre pour la production de graines et de fibres dans le but de fabriquer du CBD. Cependant, la fleur de la plante, qui contient une forte teneur de cannabinoïdes, ne peut être utilisée, bien que sa teneur en THC soit dans la norme (en dessous de 0,2%).

La culture du chanvre a toujours été favorisée par les autres utilisations fibres de chanvre et des graines de chanvre. On retrouve notamment ces derniers dans l’industrie automobile et la construction écologique (isolant naturel utilisé généralement comme isolation thermique et isolation phonique). Sur le long terme, en plus de l’usage thérapeutique du CBD, ces deux secteurs peuvent accroître la demande. Ce serait donc dommage que la culture du chanvre ne puisse être valorisée au maximum en n’autorisant pas la vente des fleurs et de feuilles qui pourrait stimuler le secteur primaire et à d’autres domaines économiquement porteurs.

Quelle est la position de la France sur la culture du chanvre ?

Comme mentionné précédemment, tout est dans les lois autour de la culture, la transformation et la commercialisation du chanvre et ses dérivés (voir la législation sur le CBD). Autre point de blocage est la psychose par rapport aux palmarès de la France sur le chanvre. En effet, les Français sont dans les trois premières positions en termes de consommation régulière. La France est aussi dans les trois premiers pays producteurs.

Ces chiffres sont pourtant révélateurs d’un secteur qui pourrait être profitable à beaucoup d’acteurs économiques grâce au marché très porteur des produits du CBD. D’un côté, les premiers bénéficiaires seraient les cultivateurs. De l’autre côté, les consommateurs changeront la donne la politique et stimuleront les activités économiques autour du chanvre en créant une forte demande.

La démocratisation du CBD est en bonne voie, ce qui est positif pour la culture du chanvre. Il est désormais clair que ses vertus thérapeutiques sont indéniables et qu’il constitue le meilleur substitut du cannabis.

Peut-on dire que la filière française du chanvre a de l’avenir ?

21 pays de l’Union européenne ont passé le cap pour autoriser le cannabis à des fins thérapeutiques. Mais, la France n’en fait pas partie et le lobbying des entreprises pharmaceutiques fait pression sur l’adoption d’une législation en faveur de la consommation de cannabis. La conséquence de ce retard est une forte migration des patients vers les pays frontaliers où la loi est plus souple et une ruée vers le marché noir. En ce sens, la France peut parfaitement investir un peu plus dans l’industrie du chanvre afin de stimuler sa production aux côtés d’autres cultures (coton bio, qui entraînera de nouvelles voies pour l’économie et la médecine.